Les catalogues

Comme grande bibliothèque de recherche, la Bibliothèque nationale de France doit offrir à ses utilisateurs un catalogue complet, avec des accès cohérents et multiples permettant de retrouver facilement les documents recherchés. De plus, comme agence bibliographique nationale, la Bibliothèque nationale de France doit produire un catalogage de référence pour l'identification des documents édités ou diffusés en France. Les notices bibliographiques établies selon les normes françaises conformes aux normes internationales sont mises à la disposition des autres bibliothèques pour l'alimentation de leur catalogue informatisé. Il en est de même pour les notices d'autorité construites pour la gestion et la cohérence des points d'accès au catalogue (fichiers d'autorité pour les auteurs et les collectivités auteurs, les titres uniformes textuels ou musicaux, les sujets et les références commerciales). La diffusion de ces notices aux autres bibliothèques sous forme de produits et services bibliographiques est un facteur de normalisation et d'homogénéisation, qui favorise ainsi la coopération et le travail en réseau tout en permettant une meilleure répartition des tâches et des responsabilités.

 

A partir du XVIIe siècle, l'accroissement des collections et l'obligation de les communiquer exigent un parfait classement. En matière de bibliothéconomie, l'ouvrage de référence est alors L'advis pour dresser une bibliothèque, écrit en 1627 par Gabriel Naudé, auquel Mazarin confia par la suite la gestion de ses propres collections. Nicolas Clément, entré à la Bibliothèque du Roi en 1670, élabore une classification des livres imprimés dont les grands principes ont perduré jusqu'à la fin du XXe siècle.

 

L'abbé Bignon s'attache à faire rédiger et publier les catalogues. Le premier volume imprimé par l'Imprimerie royale en 1739 est présenté au roi, en grande pompe, par les bibliothécaires. Les publications de catalogues des livres imprimés et manuscrits se poursuivront pendant quelques années, puis seront interrompues, bien avant leur achèvement ; le dernier paraît en 1753.

 

Au XIXe siècle et jusqu'au début du XXe siècle, pour une partie du fonds, il faut s'adresser à un conservateur pour connaître l'existence et la cote d'un ouvrage (la salle des catalogues ne sera ouverte au public qu'à l'issue des travaux d'extension de 1936). Le retard de la bibliothèque sur ce point est depuis longtemps un objet de scandale, malgré de fréquentes résolutions. Après plusieurs essais, la priorité est donnée à la constitution d'un catalogue général alphabétique pour les livres imprimés. Le premier volume du Catalogue général des livres imprimés est publié en 1897 sous l'administration de Léopold Delisle. Mais cette entreprise n'a été achevée qu'en 1981 (pour les ouvrages entrés avant 1960, soit environ 2,5 millions de notices) avec la sortie du tome 231 et dernier du catalogue général des auteurs. La lenteur de publication a généré la création de "suppléments du Catalogue général" sous forme de fichiers manuels et de catalogues imprimés quinquennaux, puis décennaux.

Par la suite, ces catalogues ont été partiellement repris sur cédérom dans le Catalogue général des imprimés des origines à 1970 .

 

La multiplication des tranches chronologiques comme la partition des recherches, selon que l'on connaît le nom de l'auteur recherché ou simplement le sujet de la recherche, ont, au fil des années, complexifié le service au lecteur, de nombreux documents n'étant accessibles que grâce à une intervention du bibliothécaire.

 

L'informatisation va rationaliser la constitution des catalogues et en faciliter l'accès.

 

En 1975, l'informatisation de la chaîne de traitement des ouvrages et périodiques français reçus par dépôt légal en vue de la publication imprimée de la Bibliographie de la France fut sans incidence pour le lecteur qui ne disposait pas encore d'un catalogue sur écran. Cependant cette première informatisation prépara les bibliothécaires au catalogage informatisé dans lequel allaient basculer les différentes chaînes de traitement des documents à partir de la fin des années 1980.

 

Le catalogage courant s’est alors réparti entre trois bases bibliographiques informatisées :

• La base BN-OPALE fut mise en service en décembre 1987 et arrêtée en février 2002. Elle recensait les documents imprimés du fonds patrimonial. Elle fut offerte au public à la salle des catalogues en février 1988. Elle s’est enrichie de chargements successifs de données, jusqu'à offrir en ligne au lecteur le catalogue des entrées françaises et étrangères depuis 1970.
• La base BN-OPALINE, quant à elle, active de 1987 à 2007, était dévolue aux collections des départements spécialisés. Accessible dans les salles de lecture et sur le web, elle a totalisé près de 1 200 000 notices de cartes, plans, d'estampes, de photographies, de documents audiovisuels, de musique imprimée et manuscrite, etc.
• La base GEAC Libre-accès permit de constituer de 1992 à février 2002 le catalogue des collections des salles de lecture du site François-Mitterrand et des collections numérisées.

 

A partir de 2002, les bases BN-OPALE et GEAC-Libre-accès ont fusionné et le contenu de BN-OPALINE progressivement versé dans le catalogue général de la BnF.

 

Par ailleurs, les conversions rétrospectives ont  complété le catalogage courant des documents par l’informatisation des anciens catalogues.

Après une première opération menée de 1985 à 1988 pour informatiser le million de fiches constituant le catalogue décennal 1970-1979 des livres imprimés, chargé ensuite dans BN-OPALE, d'ambitieux programmes de conversion rétrospective ont été mis en route à partir de 1991, pour informatiser les catalogues traditionnels : imprimés de Gutenberg à 1969 ; documents sonores et audiovisuels ; les collections spécialisées (cartes et plans, estampes et photographie, documents des arts du spectacle…).

Le catalogue général de la BnF (nommé jusqu'en 2008 BN-OPALE PLUS) , ouvert en 1998, est le catalogue général multimédia de la Bibliothèque nationale de France. 

En 2007, il contient plus de 10 millions de notices bibliographiques, décrivant des monographies et des périodiques imprimés, des documents audiovisuels, des ressources électroniques, de la musique imprimée et manuscrite, des documents iconographiques et des documents cartographiques.
Le catalogue général de la BnF offre ainsi la description de toutes les collections conservées en magasins ou en libre-accès sur le site François-Mitterrand, et à une part importante des collections spécialisées du site Richelieu et des collections d’autres sites, comme la Bibliothèque de l’Arsenal, la Bibliothèque-Musée de l’Opéra et la Maison Jean Vilar d’Avignon.
De nouvelles conversions rétrospectives d’anciens catalogues sont en cours afin de compléter ces signalements.

Le catalogue général de la BnF contient aussi 4,7 millions de notices d'autorité qui garantissent la cohérence et la richesse des accès (auteurs, titres et matières) aux notices bibliographiques.
En outre, le catalogue propose des notices documentaires spécifiques qui décrivent des spectacles (pièces de théâtre, films, comédies musicales, etc.) et qui permettent d’accéder à des documents les concernant.

Le catalogue général de la BnF intègre des notices comportant des caractères non latins pour les entrées courantes depuis 2004. Cependant, il n’est possible d’interroger qu’en caractères latins, dans les formes translittérées, et les données dans les alphabets et systèmes d’écriture originaux ne sont actuellement pas indexées.

 

BnF archives et manuscrits, le catalogue des manuscrits et des fonds d’archives de la Bibliothèque nationale de France, a été mis en ligne en août 2007. Il décrit les manuscrits et les fonds conservés au département des Manuscrits, au département des Arts du spectacle et à la Bibliothèque de l’Arsenal. En cours de constitution, il est progressivement enrichi.

La Bibliothèque nationale de France s'est également donné pour mission de mener à bien la publication de grandes séries de catalogues raisonnés de ses fonds anciens et spécialisés, comme le Catalogue général des manuscrits latins, le Supplément à l'inventaire des manuscrits grecs, le Catalogue des manuscrits arabes ou persans, le Catalogue des incunables. Ces catalogues peuvent être abondamment illustrés comme l'Inventaire du fonds français : Graveurs du XVIe au XVIIIe siècle et être le résultat de programmes de recherche de plusieurs années comme le Catalogue des camées et intailles ou les Manuscrits musicaux antérieurs à 1880.

 

Les éditions de la Bibliothèque nationale de France présentent ces catalogues dont un certain nombre est disponible à la vente.